vendredi 17 septembre 2010

Voyage au centre du Béarn

Ce n'est jamais facile de partir à l'heure, jumelage oblige, au 1/4h de retard habituel béarnais on ajoute la 1/2h batzienne. C'est avec 45mn de retard que commence à s'éloigner de Batz le bus du cercle celtique, les soutes remplies de galettoires, costumes paludiers et caisses de cidre, toutes choses méconnues en terre béarnaise.
    Au premier arrêt à Niort,  boisson anisée et paté à profusion, c'est un bon début. Les saliesiens sont des gens formidables. Malgré les 4 minutes d'avance sur le dernier horaire calculé au GPS et transmis au comité local d'acceuil, ils nous attendaient déja, à 3h du matin, devant le casino de Salies de Béarn. Déchargement, découverte des couchages et au lit tout le monde. Tout le monde, c'est peut-être exagéré, disons surtout le chauffeur.

      Samedi, pas le temps de dire ouf, le stand batzien est monté, les crèpières sont installées derrières leurs plaques et notre adjoint à la sécurité est positionné, veillant déja sur une caisse encore vide.
      Les "hérades"ont la même fonction que les brouettes dans les marais salants: transporter le sel. A Salies, le sel, encore dissous dans l'eau est mis dans une jarre (la hérade) qui est portée sur la tête. Lors de la fête du sel, de charmantes demoiselles, les porteuses de hérades, font la course. Les commentaires, en direct live, sont assurés par un spécialiste à la voix puissante. En écoutant bien, on devrait pouvoir l'entendre jusqu'à Batz. Pour la première fois cette année, deux paludières se sont attaquées aux semi-pro salisiennes, elles n'ont pas démérité.
      Après quelques brefs discours, 1h30 environ, ce fut l'attaque d'un apéritif dinatoire bien mérité. La terrasse de la mairie, oasis de fraicheur dans l'étuve municipale, permit à chacun de participer à la fête qui battait son plein en contre-batz. Que ceux qui n'ont jamais vu ni entendu des "bandas", sortes de bagads béarnais très décontractés, se dépèchent de venir, plus entrainant ce n'est pas possible. Nos représentants du cercle celtique n'ont pas été en reste avec un spectacle fabuleux qui nous amènera, c'est sur, de nombreux saliesiens l'été prochain. Il faut noter, au passage, que le costume paludier fut certainement le plus photographié de la fête.

    Dimanche, aprés une bonne nuit, petit café avec le comité des fêtes "la Jurade". La géographie n'est pas le fort des français. Si les Saliesiens voient bien Batz-sur-mer sur les rives de l'Atlantique (le "sur-mer" y est sans doute pour beaucoup)  ils ont par contre du mal pour préciser. Ils voient ça quelque part entre la Rochelle et Douarnenez. Un brave monsieur a même demandé à madame Rival si elle était le maire de Guérande. Un ange est passé ... que nous avons suivi en procession jusqu'à l'église.
    Stupeur et génuflexion, les hommes entrent avec leurs chapeaux dans l'église. Ils ne les quittent qu'à l'élévation pour les remettrent aussitôt. L'utilisation du béarnais à la messe donne un autre aspect exotique à la cérémonie. Comme l'a fait remarqué Mr le curé "en latin c'était bien plus difficile". Le coeur de l'église est rempli pour l'ocassion par les membres de différentes confrèries aux tenues plus chatoyantes les unes que les autres. Devant la délégation batzienne, la "confrèrie du gateau basque" jouxtait les "Maitres gourmands du Queyran". Le mélange risquant d'être un peu lourd à digérer, "l'ordre des vignerons bordelais" s'était installé entre les deux.
      Les bandas c'est redoutable, impossible de résister, pendant le repas de midi tout le monde danse ... sur les tables.
     Après le défilé de chars, il a déja fallu songer à remballer le matériel, c'est là qu'une foule affamée s'est jetée sur les crèpes, risquant de faire déborder la caisse. Après délibération, il est décidé de ne pas fermer le stand à 17h comme prévu, une partie des galettoires ne rentrera pas en bus mais plus tard en voiture.

      Pour le retour, on n'ajoute pas le 1/4 d'heure salisien à la 1/2 heure batzienne on multiplie.  A 19h 30, le bus met cap au nord direction Batz. Vers Cognac, pause chauffeur et déballage des victuailles offertes par Salies. L'eau ayant été oubliée, tout le monde se met au cidre. Au milieu des camions, sous la sombre clarté qui tombe des étoiles*, quel spectacle de voir les membres du cercle celtique installés en rond autour de la table (pour un cercle se mettre en rond, c'est la moindre des choses).  A 3h30 arrivée à Batz ... prêts à repartir ... ou presque.

     Maintenant que certains de nos amis saliesiens ont appris que Batz-sur-mer se prononce "Bourg de Batz", il nous reste à méditter cette fière devise:
"ce n'est pas parce que tout a été parfait cette année que nous ne ferons pas mieux l'année prochaine"

                                                                                  C.B.

*Victor Hugo

mardi 10 août 2010

Le mot de la Présidente

Le comité de jumelage de Batz sur Mer est né d’un constat et d’une volonté : le constat que Batz était la seule commune de la presqu’île à ne pas avoir de ville jumelle et la volonté;celle du Maire, Danielle RIVAL, de combler cette lacune.
Dans ce but, elle demanda donc, au printemps 2008, à quelques citoyens de bonne volonté aidés de quelques élus, de se constituer en association et de partir à la recherche de l’âme sœur, à l’étranger ou en France.Mais qu’est-ce qu’un jumelage ? C’est un accord passé entre deux villes et qui vise à créer des liens privilégiés de toutes sortes entre elles et singulièrement entre leurs deux populations.
Le comité se mit donc, dès l’été 2008, à la recherche de l’oiseau rare qui voudrait bien se lier avec Batz. Après quelques tâtonnements et démarches infructueuses, un contact positif fut pris avec Salies-de-Béarn, petite station thermale du sud-ouest, entre Pau et Orthez.Pourquoi Salies ? L’anecdote commence à être connue, mais vaut tout de même d’être contée : il y avait, installé à Batz depuis quelques année, un Béarnais qui avait coutume, tous les ans, d’aller se ressourcer dans les eaux de sa région natale, eaux salées, précisons-le.
Membre du comité de jumelage, l’idée lui vint de prendre contact avec les édiles de son lieu de villégiature afin de leur proposer le projet. Quelle ne fut pas sa surprise d’être reçu par….un Breton de Savenay, exilé dans le sud-ouest. Bien sûr, le courant n’eut aucun mal à passer, d’autant qu’un lien fort entre les deux villes se dégagea très vite : le sel, or blanc qui avait fait leur fortune respective et continuait à être l’un des moteurs de leur développement, à travers les marais salants pour l’une et le thermalisme lié à la source salée pour l’autre.Une fois l’affaire lancée, les choses furent menées rondement; premiers échanges entre les deux municipalités à l’été 2009, création d’un comité de jumelage à Salies et, au début de l’année 2010, ratification de l’accord de jumelage par les conseils municipaux des deux villes.Mais, au-delà des échanges officiels, les deux populations ont commencé à s’approprier le projet, et c’est bien là l’essentiel. Les adolescents de Batz, partis en camp d’été à Salies organisé par la structure d’animation de la ville, ont été reçus comme des amis, de même que le Cercle Celtique venu présenter ses danses bretonnes à la Fête du Sel 2010 et les Batziens attendent de pied ferme la Banda et les jeunes échassiers qui représenteront le Béarn aux prochaines Nuits Salines. Sans parler des classes des écoles primaires qui lancent un jumelage entre elles ou des anciens qui travaillent sur un projet mettant en œuvre leurs mémoires respectives. Et, tout récemment, le club de football de Salies-de-Béarn a invité celui de la presqu’île pour un tournoi à la fin du printemps.
Les membres des deux comités de jumelage voient leur travail porter ses fruits ; l’esprit du jumelage, fait de curiosité, de partage et de convivialité, entre dans les têtes et dans les cœurs. Il n’y a pas de plus belle récompense! Continuons à faire vivre le jumelage entre nos deux villes et à lui donner chair. Et que chaque Batzien se sente un peu Salisien et vice-versa. Vive Batz-sur-Mer, vive Salies-de-Béarn et vive le jumelage!!!!!!!